J’adore la coriandre. J’ai toujours adoré ça. Simple hasard ou réminiscence de mes premiers mois passés sous le soleil marocain. Je sais qu’il y a des gens qui en ont horreur. Une fois, une connaissance m’a dit qu’il avait un gène qui faisait que la coriandre avait un goût de savon, et je m’étais dit que vraiment, s’inventer une mutation génétique pour ne pas avoir à dire « j’aime pas ça parce que je suis relou » c’était gonflé. Et après j’avais vu que c’était un fait avéré et je m’étais félicitée de ne pas avoir pensé tout haut…

Conséquence de mon amour immodéré pour ces jolies petites feuilles, je me damnerais pour une harira. La harira est traditionnellement la soupe de rupture du jeûne pendant le ramadan. Moi, je m’en fiche, je ne ramadane pas, donc si je veux en manger en septembre alors que le ramadan est en mars, eh bien je n’ai pas d’état d’âme.

Alors quand ma collègue Sanaa m’a donné sa recette familiale il y a quelques années, elle est devenue l’une de mes héroïnes culinaires. En principe il faut de la viande et je n’en mets plus, mais à part cette petite adaptation, voici sa recette :

Il faut : ½ bouquet de coriandre, ½ bouquet de persil, 2 cuillères à soupe d’huile d’olive, un verre à thé de pois chiches, pareil de lentilles, pareil de vermicelles ; 1 oignon, 4 grosses tomates, 100g de concentré de tomate, une cuillère à café de gingembre, pareil de curcuma, pareil de cannelle. Et une branche de céleri. Alors autant j’aime la coriandre, autant je déteste le céleri. Mais j’ai fait une concession, j’ai mis un peu de sel de céleri. Et 2 litres d’eau.

Les pois chiches, je les ai pelés à l’aide de Mademoiselle I qui après plusieurs essais a réussi à ne pas faire rouler par terre ses pois chiche dénudés. Apparemment les siens sautaient… Pourtant ils venaient de la même boîte, mais elle n’avait vraiment pas de chance. Il y en a encore 1 ou 2 qu’on n’a pas retrouvés, j’ai vraiment hâte de les retrouver collés sous mes chaussons…

La recette est très simple. Il faut mélanger la coriandre, le persil, l’oignon, l’huile, les lentilles, les épices et l’eau (en gros : tout sauf tomates, concentré et vermicelles). Et laisser cuire 25 min.

Pendant ce temps, il faut mixer les 4 tomates (la soupe finale n’est pas mixée), donc pour me faciliter la tâche j’ai fait cuire un peu mes 4 tomates avant de les mixsouper.

Au bout des 25 min réglementaires, on ajoute les ingrédients manquants, donc la purée de tomates, le concentré et les vermicelles. Et on laisse cuire encore 15 min.

Quand c’est prêt, il faut servir avec quelques feuilles de coriandre fraîche (miam ! Je vous ai dit que j’aimais ça ?).

Mademoiselle III s’est jetée sur sa soupe, comme si elle n’avait pas mangé depuis une semaine. Pourtant c’est moi qui la nourris, et je suis formelle, elle ne se laisserait pas oublier si longtemps.

Mademoiselle II avait compris, quand je disais que c’était une soupe épaisse, une c’était une soupe-épices, et avait peur qu’elle pique. Une fois ce léger malentendu dissipé, elle a mangé sa soupe-épices avec plaisir… Et avec gruyère râpé… J’héberge des hérétiques… Parce que bien sûr, une fois que Mademoiselle II a demandé du gruyère râpé, Mademoiselle I s’est dit que c’était une bonne idée, et Mademoiselle III n’a pas réfléchi si longtemps mais en a voulu aussi… Ce fut l’occasion d’expliquer l’expression « je ne cautionne pas » à ces jeunes incultes.

J’ai servi une louche aux demoiselles et 2 louches aux adultes. C’est là qu’on comprend pourquoi elle sert pour rompre le jeûne parce que vraiment, 2 louches, c’est amplement suffisant !!! Pas grave, comme ça il en reste pour demain ! Chic chic chic !!!